C'est l'effervescence dans la cité Coraline.

Les pitbulls l'ont senti avant tout le monde. Dans quelques jours, une Google Car viendra chez eux pour tout cartographier, réduire les espaces et la vie à l'état de données.

Côté bike-life la résistance s'organise. Le plan est simple : chasser cette caisse, filmer ça, faire le buzz et gratter un billet au passage pour pouvoir s'arracher d'ici. À travers le personnage de Chrome, un fantôme à l'identité mouvante, on entre dans l'intime des habitant·es du bâtiment B. Du hall jusqu'au toit, d'un appartement à l'autre, les fragments de vie se superposent et finissent par recomposer l'itinéraire de cette journée inflammable.

Par le prisme des rodéos-urbains, SP98 tente de rendre compte d'un héritage des banlieues qui n'est pas celui de la hess ou de la reproduction sociale. Il s'agit au contraire de mettre en avant l'inventivité, la vitalité et la résilience de leurs habitant·es face à des espaces urbains porteurs de domination.

Rouler ce n’est pas se faire réduire au silence. C'est retrouver un endroit de force et de dignité dans cette cité fictive, coincée entre le centre-ville et la mer, entre pulsions de vie et pulsions de mort.